En cette fin septembre (début octobre), c'est l'occasion d'un premier « bilan ». Entendons-nous bien, des bilans, il y en a déjà eu des tas toutes les semaines, entre une et trois fois par semaine mais ça, c'est notre popote d'équipe qui, vous vous en doutez, s'est donnée sans compter depuis septembre (voire même bien avant, on ne va pas refaire l'historique).
Une question se pose parfois: Mais que faisons-nous, à EnovA, au presbytère, depuis le 1er septembre ?
Je dirais que nous cultivons l'Art de ne rien faire. Rassurez-vous, pas l'art qui consiste à s'asseoir et se laisser aller à de l'oisiveté (quoique parfois, ça peut faire du bien).
Non, l'Art magistral « de ne rien faire comme nous en avions l'habitude ». L'art de sortir de la passivité apprise pour progressivement entrer dans l'action.
Cette action est parfois assimilée (à l'intérieur et à l'extérieur) à de l'agitation et ce n'est évidemment pas l'objectif. Cette action est un des points clé de tout l'ensemble, elle se décline de multiples manières.
Entrer dans l'action pour se mettre à comprendre.
Chercher pour trouver, peut-être.
Échanger pour se forger un avis.
Confronter.
Travailler seul puis à 2 ou à 3 ou avec des plus jeunes et des plus grands.
Ouvrir des portes et des possibles et essayer de ne pas les refermer.
Apprendre à parler et à écouter (soi-même et les autres).
Vivre ensemble.
Rompre avec la dépendance à l'adulte
...
Au final, cette approche est particulièrement épuisante pour tous (enfants et adultes) mais tellement plus enrichissante. Les changements sont déjà flagrants chez certains et il n'aura pas fallu 30 jours pour les apercevoir. Ces changements, vous les avez probablement perçus.
Oui mais les traces, on ne voit pas grand chose?
Les traces de ces nombreuses activités, de ces actions sont souvent moins visibles ou, en tous cas, pas comme nous en avions l'habitude (comme parent, comme élève, comme proche,...)
En effet, ni farde remplie, ni contrôle, ni devoir obligatoire, ni belles feuilles bien complétées jour après jour, ni..., ni...
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien, bien au contraire mais comme pour les enfants, il faut apprendre à chercher ou à sortir de ses propres habitudes.
Vous pouvez aussi vous informer en suivant le blog et tout simplement en demandant (à vos enfants, d'abord) ce qui s'y passe...
Gardez en tête que, la seule trace durable des nombreux apprentissages effectués n'est pas dans la farde, mais bien dans la tête et ça, vous avez tous les jours l'opportunité de la « sonder », en douceur, pour commencer à voir les choses autrement.
Pas facile, parfois, quel que soit son statut d'adulte ou d'enfant de se faire à une autre manière de faire.
Mais finalement, cultiver « l'art de ne rien faire comme nous en avions l'habitude » n'est-il pas la seule manière de ne plus faire comme nous en avions l'habitude ?
Geoffroy
